Critique - Bioshock (cross plateformes)

Publié le par Tianaka

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Présentation

Bioshock a frappé le monde du FPS dès sa sortie par sa réalisation léchée et son gameplay très accrocheur. Fils spirituel de feu System Shock, le jeu qui nous intéresse aujourd'hui ne fait pas dans la demi mesure et ce dès les premières minutes de jeu. Aussitôt lancé, Bioshock vous plonge (littéralement) dans un univers qui vous laissera, si vous êtes un tant soit peu sensible au genre, une envoutante sensation de nostalgie et de malaise, car oui ce sont bien ces deux termes qui définissent le titre de 2K. Nostalgie car l'univers entier baigne dans une ambiance typée années 50 américaines, entre décors inspirés, propagandes publicitaires et musiques d'époque. Malaise car tout n'est que désolation et tristesse, chaque protagoniste du jeu n'étant plus que le reflet de lui-même, les simples ennemis comme les boss vous laissant entendre leurs mélancoliques complaintes.

Bioshock vous met dans la peau d'un personnage lambda, seul survivant d'un crash d'avion en plein océan. Dans la panique, et entouré par les flammes, votre seule issue semble être un phare, semblant d'oasis perdue en plein désert. Vous grimpez ainsi hors de l'eau et ouvrez les lourdes portes du bâtiment, ayant à peine le temps d'entrer avant que celles-ci ne se referment et qu'une discrète lumière ne s'allume, vous présentant l'immense statue d'un homme dont vous ne connaissez rien, du moins pas encore. Descendant les escaliers sur le côté, vous vous retrouvez devant une batisphère, sorte de capsule sous-marine sur rails. N'ayant pas d'autres choix vous grimpez à son bord, cette dernière se mettant alors en route et vous menant tout droit vers une immense cité aquatique. A peine arrivé, un étrange interlocuteur se fait entendre via une radio placée dans votre batisphère, celui-ci mettant apparemment en garde un jeune homme qui, vraisemblablement, attend votre venue sur les quais. Hors, dès votre arrivée, celui-ci semble paniqué, une étrange forme se dressant devant lui. Ni une ni deux, celle-ci lui plante une arme tranchante dans l'estomac et l'achève sous vos yeux. Repoussée par une tourelle automatique, vous sortez "en toute sûreté" de la batisphère et trouvez sur votre route une clef à molette. Quelques secondes plus tard, celle-ci vous sauve littéralement la vie lorsqu'un homme vêtu d'un masque étrange et ayant apparemment perdu la raison vous attaque, voulant vraisemblablement votre mort. Confus, vous suivez alors les conseils de l'homme à la radio et vous vous retrouvez rapidement devant une sorte de distributeur automatique, présentant à votre regard une seringue dans laquelle un liquide bleu vif repose. Vous vous emparez de cette dernière, et dans un acte incontrolable, vous la plantez dans le bras afin de vous injecter l'entièreté de son contenu. Des vertiges vous assoment alors et vous tombez à la renverse, avant de sombrer dans un malaise des plus total.

 

Game system

Le jeu propose un game system très spécial, alliant armes en tout genres et pouvoirs "magiques". Ces premières, allant du simple fusil au lance grenades des familles, sont entièrement upgradables via des stands cachés à travers les niveaux, chaque arme pouvant être ainsi améliorée trois fois. Les magies quant à elles, sont "achetables" via des bornes et vous permettent toutes sortes de choses, comme lancer des éclairs, vous rendre invisible un court instant ou encore vous permettre de contrôler des tourelles. Ces magies sont disponibles contre une certaine quantité d'adam. Cet adam, vous en trouvez en tuant ou sauvant une petite soeur, petite fille au regard d'ange et à la mentalité des plus étranges. Chaque petite soeur n'a ainsi qu'une seule envie: récupérer de l'adam, drainant ce dernier via une seringue sur les corps jonchant certains lieux. Ces petites choses fragiles ne font certes pas le poids face à vous et aux différents ennemis, et il n'est ainsi pas rare que l'une d'entre elles soit attaquée par ces derniers. C'est ici qu'intervient le protecteur, ou "Big Daddy", un énorme humanoïde en scaphandre doté d'un pistolet à rivet dans une main... Et d'une gigantesque foreuse en guise de bras. Autant dire que si vous voulez vous procurer de l'adam, il faudra d'abord abattre ce mastodonte, ce qui pourra s'avérer extrêmement dangereux selon la situation. Une fois abbatu, deux choix s'offrent alors à vous: tuer la petite soeur et absorber tout son adam, où la libérer de sa dépendance et récolter la substance en quantité moindre. Vous avez ainsi totalement le choix, sachez cependant que la fin du jeu reflètera vos choix passés concernant le sort de ces petites filles.

Le jeu fonctionne sur un principe d'open world, ce qui est assez rare de nos jours pour un FPS. Chaque environnement fourmille ainsi de secrets à découvrir, et l'ambiance se dégageant de la totalité du titre donne envie de s'y replonger encore et encore sans jamais se lasser. La ville utopique que vous arborez se montre ainsi très rapidement comme une expérience ratée de fuir les responsabilités de la vie terrestre, véritable image d'une citoyenneté basée sur les privilèges de la naissance et de l'esprit plutôt que sur l'égalité et le partage. Vous frayant tant bien que mal un chemin à travers les ruines d'un rêve dévasté, vous croiserez ainsi nombre d'ennemis et de personnalités divers, les principaux acteurs du jeu démontrant ici la démence totale dans laquelle cet univers aquatique est plongé.

Bioshock est ainsi plein de surprises, défiant la mort elle-même grâce au système de vita-chambres, sortes de salles cryogéniques servant de checkpoints. Point de frayeur cependant si vous recherchez du challenge et du réalisme puisque ces dernières sont totalement désactivables en cours de partie. Le jeu vous propose de plus trois modes de difficulté, ainsi qu'un dernier après avoir complété une première fois le scénario. Ayant des airs parfois minimalistes dans son approche, entendez par là non similaires à tout ce que l'on peut voir en terme de FPS de nos jours, Bioshock arrive parfois à nous faire oublier que nous sommes ici en face d'un hit, commercialement parlant, en exploitant des mécanismes nouveaux et en empruntant des voies encore trop peu arpentées de nos jours.

 

Conclusion

Bioshock n'a rien d'un énième FPS couloir à la Call of Duty, et bien qu'empruntant un certain aspect ouvert tels que les bons vieux titres du genre (DOOM, Hexen...), ce dernier ne leur emprunte pour autant pas leur gameplay maintenant vu comme basique (bien qu'excellent). Le titre de 2K nous plonge ainsi dans un véritable nouvel univers des plus cohérent et réussit le paris fou de s'imposer en tant que référence du genre, à une époque où celui-ci n'est souvent plus qu'un concours de clones des plus ennuyeux. Bioshock est donc une valeur sûre du FPS et du jeu vidéo de manière générale. Sa suite, bien que plus dirigiste, saura exploiter de nouvelles features et implantera d'une manière définitivement maitrisée le jeu en multi. Quant à Bioshock Infinite, wait and see, mais tout porte à croire que le prochain titre de la licence saura clairement faire la différence lors de sa sortie et regroupera de nombreux fans, moi y compris.

Publié dans Jeux vidéo

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